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Vivre en crise

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10 Fév 2021

Qui aurait imaginé en mars 2020 qu’un an plus tard nous serions encore sous la menace du Covid-19 ? Fort de mutations, le virus persiste et nous replonge, si tant est que nous en soyons réellement sortis un moment, dans une période de restrictions fortes. L’économie est mise à mal, et, avec elle, nos entreprises. « Les

Man moving the Coronavirus COVID-19 out of the world. Positive concept of winning over corona virus. 3D illustration

Oui la crise fragilise encore plus les entreprises en difficulté et permet aux plus forts – sauf fermeture administrative – de renforcer leurs positions mais il y a un entre deux, et chacun doit savoir tirer son épingle du jeu. Sortons de l’idée que l’état d’urgence laissera la place à une reprise économique florissante, ce ne sera pas le cas. Il y aura bien une reprise de l’activité économique mais dans un monde nouveau, avec un nouvel équilibre des forces et une concurrence plus ardue.

Une question d’état d’esprit

Sans plonger aveuglément dans la méthode Coué et l’autosuggestion, il est fondamental de savoir prendre du recul et garder le moral. Plus facile à dire qu’à faire, on peut vite baisser les bras en versant dans des discours fatalistes, mais l’immobilisme n’en sera que plus dévastateur. « La confiance quant à la capacité de surmonter la crise de l’économie française s’érode mais demeure majoritaire (61%, -8pts), et la confiance pour son entreprise est toujours très largement partagée (85%, -2pts) » selon une enquête IFOP. S’il est important d’avoir confiance en son modèle économique, cela ne doit pas se traduire par une forme d’attentisme mais plutôt laisser la place à un renouveau, à l’adaptabilité, à la transformation. Arnaud Marion, spécialiste des crises, des restructurations et de la logique du changement, nous alertait à l’occasion d’une web conférence, « les entreprises qui traversent les crises sont celles qui ont su se transformer ». Et si la crise actuelle était l’occasion de se transformer ?

Maîtriser son environnement réglementaire

C’est un euphémisme que de dire que la gestion « administrative » de la crise a été chronophage pour les TPE et PME. Le PGE, l’activité partielle, les aides exceptionnelles de l’état, la mise en place des mesures de protection, le télétravail ou encore l’information aux salariés ont été autant de procédures plus ou moins complexes que les dirigeants ont dû appréhender dans un temps record, en improvisant parfois. Sur ces aspects, EBEN aura été vecteur, en temps réel, de facilitation et de traduction de mesures souvent peu lisibles, un plan de continuité d’activité est par ailleurs proposé aux adhérents.

Cette période de cadrage réglementaire et d’organisation de l’entreprise, parfois difficile sur le plan RH, doit être menée en toute transparence par le management pour emporter l’adhésion des équipes. Faire comprendre à tous que l’effort doit être collectif n’est pas nécessaire, c’est indispensable.

Nouvelle organisation, nouvelle temporalité

Le tsunami « télétravail » est passé par là et, pour beaucoup, c’est une nouveauté. Télétravail mis en place en urgence comme lors de la première vague ou mieux cadré par la suite, cette organisation bouleverse les entreprises et les managers. Quel contrôle ? Quel matériel ? Comment manager ? Les questions fusent. Suis-je obligé ? Le télétravail inquiète et peut, il est vrai, laisser place à des dérives, dans un sens comme dans l’autre mais les règles n’ont pas changé et le salarié, bien qu’absent physiquement, doit rendre des comptes et suivre les directives de l’employeur. Alors certes, le suivi implique du temps mais cela permet de maintenir le lien et la mobilisation des équipes. Il faut cadrer, planifier des réunions d’équipe régulière, instaurer une habitude et, si nécessaire, sanctionner. L’adhésion des équipes est une base solide pour affronter la crise et trouver de nouveaux axes de développement.

Communication et adaptation comme leviers de performance

Ce n’est pas parce que le pays tourne au ralenti qu’il faut cesser d’avancer. La crise sanitaire et l’état d’urgence imposent le changement, ne reste plus qu’à retrousser les manches et se mettre au travail, ce que nombre d’entreprises ont su faire depuis 1 an. L’un des premiers réflexes à adopter dans cette période de distanciation, d’isolement, c’est de garder le contact et de renforcer les interactions. S’il est difficile de conquérir de nouveaux marchés, il faut mettre l’accent sur son réseau de client, communiquer, proposer, ou même simplement prendre des nouvelles. Chacun à son niveau a un rôle à jouer et c’est d’autant plus vrai dans le secteur de l’équipement du bureau. Les initiatives ont fleuri.

Dans son dossier de décembre 2020 sur l’impact de la crise sur les entreprises, l’INSEE relève « qu’en moyenne, les sociétés évaluent à 3 % du chiffre d’affaires le coût direct des achats de masques, gel hydroalcoolique, etc. ». Si l’on ajoute les coûts liés à la mise en place de distances de sécurité, on atteint les 5%.

En tant que fournisseurs de moyens généraux, les fournituristes ont vite su orienter leur offre sur la distribution d’équipements de protection individuelle (EPI), masques, visières, gel, vitres etc… L’explosion du télétravail a généré une baisse des impressions et de la consommation de fournitures mais certains ont développé des kits télétravail plus ou moins étoffés en fonction de la demande. Les entreprises d’IT et de télécommunication ont eu l’opportunité de mettre en avant certains services, des suites logicielles de travail collaboratif, la formation d’utilisateur à distance, la gestion des lignes téléphoniques. Le secteur de la reprographie, fortement impacté par l’arrêt du secteur de l’évènementiel a su, à minima, mettre à profit les moyens de production pour proposer des solutions de marquage au sol ou murales, des kits de protection en plexiglas etc…

Il fallait y penser et se montrer réactif mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Selon l’INSEE, le confinement a conduit 20% des sociétés à adapter leur offre.

La crise est un accélérateur de tendances

Dans le monde de l’entreprise, il y aura un avant et un après Covid-19. On constate que les grandes tendances s’accélèrent depuis le début de la crise. Digitalisation, responsabilité sociétale et télétravail sont par la force des choses imposées dans les organisations mais cela entraîne assurément pour la plupart d’entre elles, une évolution durable des méthodes de travail.

Selon les études de l’INSEE sur l’impact du Covid, 7% des entreprises assurent qu’elles auront plus souvent recours au télétravail après la crise et 19% d’entre elles le maintiendront de manière transitoire, on assiste à une évolution majeure. Les accords sur le télétravail se multiplient dans les multinationales comme dans les PME. Les marchés du logiciel en mode SaaS, de la GED, de l’externalisation des ressources, de l’hébergement ont de beaux jours devant eux et la crise a démontré que l’accès aux données devait être une priorité. Enfin, nous assistons à une prise de conscience globale sur la nécessité de construire un monde meilleur et sur ce point les politiques RSE trouve tout leur sens.

L’heure n’est plus à la réaction mais bien à l’action.

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